Couloir
B, porte 20 Vendredi, une heur' du matin On attend... Une voix Cette fois, on ne repartira pas Encore un' contraction Souviens-toi, les répétitions Tu sais bien, " le p'tit chien " Voilà, c'est ça, tu verras tout ira bien. Encore une autre, ell's se rapprochent Ca y est ! Il a crevé la poche... Les pieds dans les étriers Le corps écartelé Le corps tendu comme un roseau sous la tempête Le regard angoissé de la bête blessée Ell' poussait, poussait, poussait De toute son âme Le cur prêt à éclater Et moi, je suis là Encombrant, maladroit Mais je suis là Et tu me tiens la main, ma femme, ma femme... |
On respire, ça va mieux Il est là, je vois ses cheveux Ils sont bruns, il repart Rester, sortir, premier dilemme, première bagarre. Episio, les ciseaux Oxygène, on pousse encor Il fait froid, il fait chaud Allez avec moi, on y va Encore un effort Enfin ça y est, voilà la tête, Un bras, deux bras, le corps, les pieds Et c'est la fête...Il est entier. On rit on pleure, On oublie tout, les larmes, la sueur, La souffrance et la peur Et c'est la fête, et c'est la joie... Et toi l'enfant, qui es-tu Petit homme encor pendu au cordon du néant D'où viens-tu, de quelle planète ? Qu'as-tu dans la tête ? Comment as-tu fait le voyage, avec la clef de l'Univers Mais l'infini du temps t'a ôté la mémoire, Et ton histoire restera un mystère. C'est fini et tout commence Ca y est, il a crié notre bébé, notre bébé... |